Un miracle d'amour pour ma belle-mère
- Écrit par Guy Bergamini
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Guy Bergamini
« C ’est à l’Éternel qu ’il te faut remettre tout ton avenir. Aie confiance en lui et il agira. » Psaume 37.5 (Version Semeur)
Lorsque je me suis tourné vers le Seigneur, dans les premières semaines de ma conversion, Dieu m’a fait une grâce formidable. Il m’a donné un jour, dans un moment de prière, la vision de mon coeur. J’ai été projeté en esprit à l’intérieur de mon coeur et je l’ai contemplé avec une certaine appréhension. Tout n’était que pierre.
En haut, devant, derrière, sur les côtés, j’étais enfermé dans un coeur de pierre. Sur toutes les parois, un travail était en oeuvre et je voyais une main, un burin et un marteau. Les parois étaient remplies d’encoches et l’environnement saturé d’éclats.
Une voix retentit, pleine de douceur et de force en même temps. Je ne l’ai jamais oubliée. « Je changerai ton coeur de pierre en un coeur de chair et j’y déverserai mon Esprit ».
Je me sentais misérable… Un coeur de pierre mais en même temps je me sentais plein d’espoir… Un coeur de chair rempli de son Esprit me serait donné.
Je courus chez les chrétiens qui m’avaient amené à Jésus pour leur faire part de ce que je venais de vivre. Ils m’ont rassuré et m’ont montré le texte du prophète Ézéchiel contenant ce verset. Ce verset fut et demeure la base et l’espoir de ma sanctification en Christ, qui est lui-même la pierre angulaire.
Un amour pour la belle-mère ?
Trois années après notre mariage et mon engagement dans l’église, nous sommes entrés dans le ministère à plein temps. Notre première église nous amena à déménager à plus de cinq cents kilomètres de la belle-famille.
Bien que nous ayons essuyé de nombreux commentaires, nous avons plié bagages avec nos deux premiers enfants, pour la belle région berrichonne, pour la ville de Châteauroux.
Cette petite assemblée fut, elle aussi, le berceau de miracles merveilleux.
Cinq cents kilomètres. Le rêve quoi ! Malgré la distance, la pression demeure. Nos conditions de vie par la foi, dans cette petite église, ne nous assurent aucune sécurité matérielle.
Mais comment faire comprendre à des inconvertis que Dieu est fidèle et bon ? À chaque fois que l’occasion nous en est donnée, j’en profite pour revenir au pays et permettre à Élisabeth et aux enfants de voir leurs grands-parents.
Paroles blessantes
Mais les remarques sont difficiles à encaisser, toujours mordantes et agressives à mon égard. Je repars souvent de ces visites, blessé et frustré. Depuis que nous sommes dans l’Indre, le courrier que nous recevons de leur part ne mentionne jamais mon prénom. Il est toujours écrit : Madame Lisouka Bergamini et les enfants (chaque prénom est mentionné).
Cette fois-ci, c’est trop pour moi. Le téléphone vient de sonner. Élisabeth est en larmes.
Je suis de nouveau accusé de ne pas subvenir aux besoins de ma famille, qu’un pasteur est sans le sou, qu’il n’y a pas d’avenir de ce côté, que je suis un bon à rien et que je ferais mieux d’aller chercher un vrai travail ; au moins sa fille pourrait l’appeler au téléphone, que je ne la priverais plus.
Dur, dur, dur, très dur d’entendre ces propos. Je m’enferme dans mon bureau, décidé de trouver auprès de Dieu, ma consolation.
Je me mets en prière pour toute cette situation et après avoir répandu mon âme meurtrie devant sa face, cette voix si intime se fait ouïr en moi : « Ce n’est pas ta belle-mère le problème, c’est toi : tu ne l’aimes pas !»
Je suis abasourdi et j’essaie de me défendre. Je passe en revue, devant lui toutes mes bonnes actions envers mes beaux-parents. « Tu ne l’aimes pas comme moi je l’aime. Je l’aime telle qu’elle est, comme je t’ai aimé toi, avec tes péchés, tes défauts, ton coeur de pierre. »
À ses pieds, vaincu, je réclame alors au Seigneur, de répandre en moi cet amour surnaturel, divin qui coule de son coeur pour que je puisse aimer comme lui.
Brisé, mon coeur reçoit et l'amour déborde alors de mon coeur comme l’eau jaillissant d’une fontaine. Je serre mon épouse dans mes bras comme si c’était ma
belle-mère - il y a quelque ressemblance d’ailleurs - je vis un miracle intérieur.
Pour la première fois, la semaine suivante, un courrier arrive du pays, où il est écrit, sur l’enveloppe, Gy et Lisouka Bergamini, Ann, Etien, (Ma belle-mère a toujours eu quelques difficultés à écrire la langue de Molière)… Des larmes roulent sur mes joues.
À cet instant, je réalise que Dieu a accompli à quelques cinq cents kilomètres de notre résidence, un autre miracle dans un autre coeur de pierre. J’ai souvent pensé à l’histoire de Jacob, brisé, qui retrouve son frère Ésaü transformé par Dieu.
Ce ne fut plus jamais la même relation. L’amour avait remplacé l’aigreur. Je l’ai aimée jusqu’à son dernier souffle ici-bas.
« Je changerai le coeur de pierre en un coeur de chair et j’y déverserai mon Esprit » Ezé 36.26 Personne ne peut, ni se changer ni être changé. Seul Dieu donne un coeur nouveau.
(Extrait du livre : Triomphez de l’inquiétude / de Guy Bergamini / Pour des nouvelles du ministère de Guy Bergamini, visitez le site : benirlesnations.com) Image: pexels.com, Aundre Laurrau