Prophétique : où en est l’Eglise de Jésus? Où allons-nous ?
- Écrit par David Porter
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Un jour, je me promenais dans une petite forêt pas loin de chez moi. Quelqu’un a dû savoir que je serais fatigué parce qu’il y avait un banc là,
à côté du chemin pour que je puisse me reposer un peu et réfléchir.
Il faisait gris et le vent soufflait dans la cime des arbres. C’est l’espèce de vent
qui semble souffler dans votre âme parce qu’en l’écoutant vous êtes ému. Il annonçait le changement des saisons—dans ce cas du printemps à l’été.
Je me suis dit qu’il y a aussi un vent de l’Esprit de Dieu qui souffle dans le monde aujourd’hui. Mais qu’annonce-t-il?
Il y a des personnes que Dieu a mises dans l’Eglise pour indiquer où nous en sommes et où nous allons--les fils d’Issacar, ayant l’intelligence des temps pour savoir que devait faire Israël. (1 Chron. 12/32).
J’ai solicité l’avis de quelques uns que je considere « fils d’Issacar », des amis qui ont une oreille tendu vers Dieu. Voici la question :
Où en est l’Eglise de Jésus? Où allons-nous ?
Rolf Schneider, compositeur/chanteur/évangéliste de Jeunesse en mission
Le monde fonctionne de manière de plus en plus globalisante, alors que Dieu adresse des vocations individuelles à des personnes, des églises locales, des oeuvres et des missions.
Le fonctionnement des églises s’opère plus par effet de mode et mimétisme, cherchant à appliquer des recettes à succès plutôt que de comprendre comment avoir un impact sur la ville et la société, avec les dons de ses membres et l’appel de Dieu pour la communauté.
Une jeune étudiante au Maroc, originaire d’une grande église Congolaise me confiait récemment : « C’est au Maroc que j’ai appris à m’attacher à Jésus. Je viens d’une grande église, où j’étais entraînée par un phénomène de masse, mais ici (au Maroc), j’ai appris à m’attacher à Jésus. »
Son attachement l’a conduite à être témoin de Jésus, dans le milieu étudiant, dans un pays où il est très difficile de témoigner de sa foi. Les récents voyages et visites d’églises m’ont permis de voir des facettes très différentes du corps de Christ.
Les communautés qui ont le plus d’impact, sont celles où les membres sont libérés dans leur appel, au service de Dieu et de la société.
Que faire ? Discerner les dons que Dieu a donnés. Si dans une même communauté, il y a un grand nombre d’enseignants, est-ce que Dieu pourrait nous dire que nous devons avoir un impact sur notre quartier à travers ces personnes, ou sont-elles seulement ici par hasard ?
Nous devrions prendre du temps pour expliquer pourquoi nous sommes dans l’endroit où nous sommes, ce que Dieu nous a dit par rapport à notre place et notre mission (vision) et avoir une stratégie locale pour y arriver.
Aucune des lettres de Paul ne s’adresse à une église globale ; il n’y a qu’un Saint-Esprit et les paroles de Jésus sont les mêmes pour tous, mais Dieu agit de manière si diverse qu’on ne peut que se réjouir de cette richesse.
Daniel Costanza, Coordinateur. Pentecostal European Fellowship (PEF)
Je pense que l’église, en général, s’est trop repliée sur elle-même. Nous sommes tellement pris par tant d’activités internes, bien sûr légitimes, et pourtant elles remplacent souvent l’action qui devrait avoir lieu en dehors des murs de l’église.
Nous avons mal compris la notion de ‘ séparation spirituelle ‘ d’avec le monde, à tel point que nous sommes les «grands absents» dans la société. Jésus a dit que nous sommes DANS ce monde, tout en n’étant pas DE ce monde.
Il faut trouver le juste équilibre ! Comment être le «sel de la terre» si nous restons cloîtrés dans nos milieux chrétiens, dans le «confort» et la routine de nos activités ecclésiastiques ?
« D’autre part, je constate qu’il y a un nombre grandissant de chrétiens, de leaders, qui prennent conscience de ce blocage. Ils souhaitent une nouvelle dynamique de l’Eglise dans la société.
Y-a-t-il une volonté de revoir, voire changer les méthodes ?
Si nous continuons dans cette direction, vers où allons-nous ? L’isolement, le légalisme et une fausse conception de la sainteté vont nous mener à un point où notre présence n’aura aucun impact sur la société, où l’église va s’affaiblir dans son influence et va connaître un exode important surtout des jeunes qui veulent s’investir dans les véritables défis de notre monde.
Que pouvons-nous faire pour nous aider à arriver là où nous devons aller
? Sensibiliser par tous les moyens les leaders à ce problème, en les invitant
à faire un bilan objectif de la situation et poser les vraies questions: est-ce
que mon église est «visible» dans la société ?
Y-a-t-il des efforts intentionnels pour construire des ponts avec la réalité sociale locale, dans le but de communiquer l’Evangile de manière pertinente? Y-a-t-il une volonté de revoir, voire changer les méthodes, les stratégies pour que le même message puisse toucher de manière efficace les personnes éloignées de Dieu ?
Communiquer cette vision aux membres de l’Eglise et les amener à comprendre que chacun d’entre eux peut apporter sa contribution à la même cause par ses dons, talents et ministères.
Cela requiert un enseignement et une structure qui permettent aux chrétiens de comprendre leur place et fonctionner selon leurs compétences. Il y a encore trop de chrétiens inactifs.... alors qu’ils pourraient s’investir dans la mission de l’Eglise par les dons spécifiques qu’ils ont reçus.
Bref, redonner envie aux chrétiens de se lancer dans la plus belle aventure de l’Eglise: être un agent de Dieu pour la transformation d’un monde brisé. »
Gilbert Ringenbach, Evangéliste et pionnier en France depuis plus de 50 ans.
« Nous savons que nous vivons la fin de l’attente de l’enlèvement : il en sera comme du temps de Noé, puis de Lot (Luc 17/26-30). Ce qui veut tout dire. Le jugement de ce monde qui rejette le bien commence déjà.
Dieu prévient par des signes dans la mer, dans la terre et même dans le ciel, mais les hommes écouteront-ils ? Non ! Ils n’écoutent pas. Ils ne se repentent pas. Ils blasphèment » (Apoc. 16/9).
Où en est l’Eglise? « Jésus dit : il en sera de même que du temps de Noé et de Lot » dans la parabole des dix vierges, nous retrouvons la même pensée. Les dix vierges attendent la venue de l’époux. Elles vont à sa rencontre puis elles s’arrêtent et dorment—l’époux tardait ! Le temps peut être un ennemi.
Que faire ? Chaque chrétien doit cultiver sa vie.
Il y a cependant un réveil ! « Alors toutes les vierges se réveillèrent ! » Mais la moitié seulement entrera dans la salle des noces. N’oublions pas la femme de Lot qui nous laisse penser que certains chrétiens regarderont en arrière, regrettant ce qu’ils auront laissé pour le salut.
Comparée à l’Eglise primitive, l’Eglise d’aujourd’hui dort.
Que faire ? Chaque chrétien doit cultiver sa vie intime avec Dieu, passer chaque jour des moments de communion avec la parole et l’Esprit, travail- ler aussi pour le salut des perdus, être un membre assidu de l’assemblée, apporter ce qui manque : l’amour, l’encouragement. Il faut être un bâtisseur comme Noé !
Nous allons vers le salut, les noces de l’Agneau. Nous ne devons pas nous décourager. Même si nous souffrons comme Lot en voyant la mentalité du monde, nous regardons devant nous et allons à la rencontre de l’époux.
Il revient. Soyons prêts. Mettons de l’huile dans nos lampes. Comparés au monde, nous ne sommes pas nombreux sur le chemin étroit, mais nous avons choisi la bonne part qui ne nous sera pas ôtée.
Larry DicksonLarry est pasteur depuis longtemps aux USA. J’ai confiance dans sa perspicacité spirituelle - d.p.
Je crains que ma réponse ne révèle ma génération. Pourtant, je crois que nous sommes dans un temps significatif, un temps de séparation du bon grain de l’ivraie, la vraie Eglise de celle qui est fausse.
Je n’ai jamais autant vu la prévalence de MOI, ce que JE DESIRE, « Seeker-sensitive »--tout cela est tellement prépondérant.
Il me semble que nous ne venons plus à l’assemblée pour voir ce que Dieu veut, mais nous voulons que Dieu accepte ce que nous préférons. Je sais que le but est le salut des âmes, mais parfois je questionne les méthodes ... et le résultat.
Je crois vraiment que la venue du Seigneur peut être proche. Ma maman de 94 ans m’a toujours dit qu’elle sera vivante quand le Seigneur reviendra.
Je ne sais pas si cela arrivera ou non. Avec le monde qui va dans le sens d’une banque mondiale, un gouvernement mondial, Jésus tardera- t-il ?
Il est évident que Dieu cherche toujours 2 Chroniques 7/14 « ...si mon peuple ... » Je crois qu’Il agit par son Saint- Esprit pour attirer ceux qui l’aiment à Lui-même et commencer à établir dans leur coeur une nouvelle manière de vivre selon les principes du Royaume.
Notre motivation primordiale ne sera pas notre confort, mais nos yeux seront fixés sur Lui, Il prépare nos coeurs continuellement pour son dessein.

Eric Célérier, Fondateur du Top Chrétien et de Connaître Dieu
« Nous vivons dans une culture très différente de celle dans laquelle l’apôtre Paul vivait. Sa culture était essentiellement religieuse.
Cependant, il avait compris un grand principe : c’estse faire tout à tous afin d’en gagner quelques-uns. Je fais tout à cause de l’Évangile disait-il ! (1 Cor. 9) D’ailleurs, il a écrit ses épîtres dans le Nouveau Testament en grec koinè (le grec populaire) et pas en hébreu (la langue de la loi)... demandez-vous pourquoi...
Nous vivons dans une culture visuelle et artistique faite de musiques, de danses où l’image est extrêmement importante. Comment approchons-nous notre culture avec l’Évangile ? Sommes-nous branchés ?
Je suis allé en Hongrie, il y a de cela quelques années, dans le cadre de mon implication avec le CIJEM (un mouvement de jeunesse que j’aime beaucoup). Ce week-end-là, comme par hasard, avait lieu l’inauguration du nouveau campus de «l’église de la foi ». Alors, j’ai demandé au jeune qui s’occupait de nous de nous amener à cette dédicace.
Et vous, que faites-vous pour être pertinent dans votre culture ?
Imaginez trois «gros» pasteurs français dans une Trabant, une toute petite voiture des années 70. Et nous arrivons sur ce campus flambant neuf et croyez-moi, j’ai eu un choc ! Le hall d’entrée pouvait contenir 500 personnes assises et la salle plus de 10.000 personnes. Et c’était plein !
Ce n’est peut être pas votre style d’église, mais la question n’est pas là ! La question est : Comment une église a-t-elle pu connaître une telle croissance dans un contexte aussi difficile que celui de la Hongrie post communiste ?
Et vous, que faites-vous pour être pertinent dans votre culture et y apporter le message de l’Évangile ? Comment vous faites-vous tout à tous afin d’en gagner quelques-uns ?
De mon côté, j’essaie de comprendre où va Internet et comment y atteindre le plus grand nombre avec la Bonne Nouvelle de Jésus- Christ. Avec l’évolution des réseaux sociaux comme Facebook et sa célèbre phrase «veux-tu être mon ami ?», je pense que nous avons une opportunité incroyable de présenter celui qui veut
être leur ami, Jésus !
Mais nous avons besoin de réfléchir, de comprendre cette culture et d’agir en conséquence. (De l’article « Êtes-vous branché ? » sur le Top Chrétien)

Matthieu THOMANN, pasteur en formation à l’Église de Pentecôte Internationale de Strasbourg
J’ai cette impression que l’Eglise de Jésus-Christ vit à deux vitesses. D’une manière universelle l’Epouse avance, que ce soit en Europe ou sur les autres Continents de manière exponentielle ou plus modérée, son Eglise avance !
Cependant, une autre réalité est que nous sommes des acteurs mondiaux et surtout locaux trop souvent de « seconde zone ». Je m’illustre : C’est comme si au lieu d’être les Russel Crowe ou les Kevin Costner dans le film « Robin des bois », des acteurs principaux quoi, nous sommes simplement des figurants alternant entre quelques coups d’éclats et d’autres fois des prestations quasi invisibles.
Peut être aujourd’hui, subissons-nous plus que nous sommes proactifs devant les événements actuels, mais événements que nous sommes censés discerner dans le but d’avertir les nations et d’agir en vue de la gloire et l’avancement du royaume de Dieu.
Si l’on fait un petit bond de quelques générations en arrière, nous constatons que l’Eglise a fortement influencé les sociétés, les institutions, les capitales, les villes, les villages, les médias, mais aussi les « grands » de ce monde.
Cela a permis aux chrétiens d’être vus et considérés non pas comme des suiveurs, mais des innovateurs, des acteurs de premiers rôles. William Booth et son combat contre les conditions de vie des prisonniers dans les bagnes au large de la Guyane en est un bon exemple.
Où allons-nous ? Nous allons certainement passer à côté de certaines missions de notre grand mandat et surtout passer à côté d’opportunités qui s’offrent à nous par Dieu si nous ne discernons et n’agissons pas de manière pertinente par rapport aux événements, aux temps et aux circonstances.
Que pouvons-nous faire ? Vivre au rythme de notre ville, notre pays, nos quartiers et pas à côté d’eux, pas en étant en marge du quotidien, du vécu de nos contemporains (tout en gardant la Bible et son enseignement comme fondement).
Etudier la sociologie de la ville : par exemple son historique, sa composition, se renseigner sur les coutumes et habitudes, lire les infos régionales, les gazettes locales.
Participer aux temps forts de la ville, être avec elle concrètement dans les fêtes, les actions, mais aussi les « pleurs », les temps critiques.
Être en contact / relation / communication de manière régulière avec les acteurs politiques, sociaux, actifs des villes, les associations, collectifs,...autant que cela est possible, que l’on recherche la paix.